Pour ceux qui ne connaissent pas, la diagonale des fous, qu'est-ce que c'est ?
Un ultra-trail de 176 km et 10 500 m de dénivelé, considéré comme l’un des plus beaux et plus durs au monde.
Pourquoi as-tu choisi de la faire ?
J’ai toujours dit que mon premier 100 miles serait la diagonale des fous. Cette course me faisait rêver, je voulais découvrir cette île « intense », comme tout le monde la surnomme, connaître cette effervescence autour de cette course, arpenter ses sentiers si exigeants, traverser le fameux cirque de Mafate…
Comment tu as préparé cette course ?
J’ai passé un été sur les sentiers techniques de la Corse, avec notamment un beau bloc sur le GR20 en 4 jours. Sans utiliser les bâtons, car ils sont interdits sur la diagonale.
J’ai privilégié la rando-course, mais les balades à vélo étaient bien présentes aussi pour préserver mes articulations lors des périodes de charge.
Comment s'est-elle déroulée ? As-tu des faits marquants ?
Un début de course compliqué, une sciatique et un tendon d’Achille douloureux m’ont fait douter jusqu’au 50e km. Heureusement, mon conjoint et mon amie, qui étaient là pour mon assistance, ont réussi à trouver les bons mots pour que je laisse passer l’orage et j’ai eu un second souffle après Cilaos.
J’avais hâte de rentrer dans Mafate ! Mais pas de bol, brouillard total, quelle frustration de ne pas pouvoir profiter du paysage !
Je commence à m’amuser maintenant que j’ai attaqué la vraie montagne, sauf que je n’avais jamais dépassé les 15 h d’effort.
À partir de la passerelle Ouest (km 110), ça a été très dur, notamment avec la terrible montée du Maïdo. J’ai couru sur des douleurs musculaires jusqu’à la fin, mais j’avais un seul objectif : la Redoute !
Même pas les hallucinations nocturnes ont eu raison de moi, j’étais programmée pour finir et le peuple réunionnais vous le rappelle à chaque traversée de village ou ravitaillement.
Et j’ai survécu à la diagonale des fous ! Quelle satisfaction à l’arrivée, une vraie aventure.
Quelle a été ta stratégie nutritionnelle durant la course ?
Pas de stratégie particulière à part consommer plus de solides, car j’étais sur un rythme plus lent que les courses auxquelles je participe habituellement.
En effet, je suis une adepte des gels TA, j’en consomme sans modération.
J’ai alterné barres TA, gommes, sandwich, manioc, gels. J’ai aussi pour habitude de prendre un shaker de boisson de récupération TA à mi-parcours pour reconstruire les fibres musculaires.
Qu'est-ce qui t'a permis d'aller au bout de la course ?
J’ai été porté par la ferveur du peuple réunionnais autour de cette course, il y règne une réelle bienveillance, mais je me devais de finir pour toutes les personnes qui me soutiennent : ma famille, mes amis, mes partenaires.
Avec une mention spéciale pour mes deux assistants de choc, Joel, mon compagnon, et Caroline, mon amie, qui ont encaissé deux nuits blanches avec moi !
Satisfaite de ton résultat ?
Oui, fière d’avoir survécu !
À propos de tes prochains objectifs, en as-tu d'autres aussi fous en tête ?
L’année prochaine, ce sera l’ultra-trail di Corsica by UTMB, faut bien jouer à domicile aussi ! Et la 146 km de Mallorca by UTMB. Vous l’aurez remarqué, j’aime bien les îles…