Chaque mois d’octobre, l’île de La Réunion vibre au rythme du Grand Raid, l’un des ultra-trails les plus mythiques et exigeants au monde. Surnommée la Diagonale des Fous, cette traversée de l’île, née en 1989, repousse les limites du corps et de l’esprit : des kilomètres vertigineux, des dénivelés hors normes et une aventure humaine unique au cœur d’un territoire à la beauté brute.
Cette année encore, la Team Tā Energy sera au départ, portée par la passion, la résilience et l’esprit de partage qui animent notre marque et nos athlètes.
👉 Mathieu Desserprit, Jouneyd (Runner Blagueur) et Emilie Maroteaux s’élanceront sur la légendaire Diagonale des Fous, tandis que Orlan Ayaden prendra le départ de la Mascareignes, une épreuve tout aussi exigeante pour son impressionnant dénivelé négatif.
À quelques heures du top départ, nous avons échangé avec Mathieu et Orlan pour recueillir leurs impressions, leurs préparations et leur état d’esprit avant de plonger dans cette aventure extrême.

Mathieu et la Diagonale des Fous
Bonjour Mathieu, parle-nous un peu de toi !
Je fais partie de la team Tā depuis maintenant 3 ans et j'habite sur l'île de la Réunion.
J'ai déjà réalisé cette Diagonale des Fous il y a 9 ans. Depuis, chaque année, j'ai participé au Trail de Bourbon, une autre épreuve phare du Grand Raid et à d'autres compétitions de trail long format, notamment des parcours autour de 175 km. Cette année, j'avais envie de retenter l'aventure de la Diagonale des Fous !
Ce soir, c'est le grand départ de la Diagonale des Fous. Qu'est-ce que tu réfléchis à quelques heures top départ ?
C'est un sentiment particulier. C'est la course de l'année, donc il ya beaucoup d'envie, mais aussi beaucoup d'incertitudes, car on ne sait jamais vraiment ce qui peut arriver. J'ai hâte de partir et de me retrouver dans l'ambiance. Cela fait longtemps que j'attends ce moment. La course est magnifique, les sentiers réunionnais offrent des paysages à couper le souffle, et le public est vraiment présent sur une bonne partie du parcours. Donc hâte de participer à un tel événement !
Tu connais bien le terrain réunionnais. Quelle partie du parcours considères-tu comme la plus exigeante, et comment l’abordes-tu mentalement ?
Le passage le plus exigeant reste la première partie, notamment la montée vers le volcan. Ce tronçon est très technique, avec des températures assez basses qui peuvent engendrer du froid. Le sentier de marabout est également complexe, avec ses racines et cailloux formant un sol difficile. Cette année, la météo semble plutôt clémente, donc ça devrait bien se passer.
Mentalement, je me prépare à rester vigilant et concentré, surtout dans ces zones techniques, en gardant en tête que chaque pas compte.
Comment as-tu organisé ta dernière semaine avant la course pour arriver au top de ta forme aujourd'hui ?
La dernière semaine avant le départ est principalement consacrée à l'affûtage. Je réduis de moitié mes entraînements et je me concentre davantage sur l'aspect stratégique : je calibre mes ravitaillements, prépare ma nutrition, et peaufine tous les détails pour arriver au meilleur de ma forme le jour J.

L’alimentation joue un rôle clé sur un ultra de plus de 160 km. Quelle est ta stratégie nutritionnelle pendant la course, et quels produits Tā Energy t’accompagnent ?
J'essaie de calculer mes apports en glucides par heure. Mon objectif est d'ingérer entre 70 et 90 g de glucides par heure, en fonction des différentes phases du cours. Le matin, j'essaie de respecter mon horloge interne en mangeant un peu de solide. Au début de la course, je préfère me concentrer sur le sucré. Puis, dans la journée, je vise à monter à 80-90 g de glucides pour tenir plus longtemps. Ce n'est pas toujours évident avec les températures.
La nuit, il fait froid, donc je descends à environ 70 g de glucides par heure, en variant les saveurs. J'essaie de m'alimenter en solide, mais ce n'est pas toujours facile pour moi. Je consomme donc beaucoup de boissons isotoniques goût tropical et cola, ainsi que des électrolytes et gels. Enfin, si je sens que le solide ne passe pas, il m'arrive de prendre de la boisson Recovery Post Training pendant la course pour recharger mon apport en protéines également.

Le soutien de l'entourage joue souvent un rôle clé dans les moments difficiles. Quelle place occupent ta famille, tes amis ou ton équipe dans ta préparation et ton équilibre pendant le cours ?
Sur cet événement, je sais que ma mère et ma fille seront présentes à l'arrivée, et cela me fait vraiment plaisir. Et pas mal de mes amis seront présents sur les ravitaillements et c'est vrai que ça fait plaisir et ça motive bien. Un ravitaillement avec des gens que l'on connaît, c'est toujours plus plaisant : on sort deux ou trois blagues pour détendre l'atmosphère et ça fait toujours du bien !
Quelles sont tes stratégies pour gérer et traverser les moments les plus difficiles de la course ?
C'est vrai qu'avec les années et tous les moments difficiles que j'ai déjà traversés, cela m'a bien aidé à appréhender et gérer ce genre de moment. Ensuite, j'essaie de bien veiller à mon alimentation et mon hydratation. Parfois, un moment difficile peut être lié à la nutrition, la déshydratation, ou à la chaleur. Il faut garder des choses positives en tête pour ne rien lâcher.

Une fois la ligne d’arrivée franchie, quelle est la première chose que tu voudrais faire, ou simplement savourer ?
Une pizza ! Ah ah, non plus sérieusement, juste célébrer l'arrivée, c'est déjà fou d'arriver à la fin d'une course pareille. Retrouver ma fille à l'arrivée et mes amis est un moment précieux.
Pour conclure, quel est ton objectif principal pour cette édition de la Diagonale des Fous ?
J'aime bien fonctionner avec un plan, car le jour J, si je vois que les choses ne se passent pas comme prévu, je peux me remobiliser et rester motivé en me fixant plusieurs objectifs.
Plan A : réussir mon plan de course entre 26h30 et 27h. C'est un objectif ambitieux, mais réalisable si tout se passe bien.
Plan B : essayer de finir en dessous de 29h. Si j'en arrive là, c'est que j'aurai rencontré pas mal de difficultés, et il faudra que je prenne plus de temps et que je me remobilise.
Orlan et la Mascareignes
Salut Orlan ! Parle-nous un peu de toi.
J'entame ma deuxième année en tant qu'ambassadeur chez Tā et c'est ma troisième édition de La Mascareignes ! La Mascareignes et moi, c'est une longue histoire d'amour ! La première fois, je suis arrivé 4ème. Lors d'une autre édition, je me suis blessé, donc j'espère que cette année sera la bonne !
Comment as-tu ajusté ta préparation physique et tes entrainements pour te préparer à ce Grand Raid?
Étant moi-même coach sportif et moniteur de sport à l'armée, cette année je me suis coaché seul. Je travaille énormément à l'écoute de mes sensations. Pour le moment, tous mes objectifs ont été réalisés, donc je me sens prêt pour ce cours. Je fais beaucoup de sorties longues le week-end et je fonctionne par blocs : blocs de vitesse, blocs spécifiques en préparation avant les cours etc.. .
Tu connais bien le terrain réunionnais. Quelle partie du parcours considères-tu comme la plus exigeante, et comment l’abordes-tu mentalement ?
Effectivement, ayant déjà réalisé ce parcours 3 fois, pour moi la partie la plus technique de la Mascareignes est le sentier de la Kalla. La spécificité de ce parcours, c'est le dénivelé négatif : il ya quand même 5000 mètres de descente. Pour encaisser autant de dénivelé négatif à une telle vitesse, il faut vraiment s'être bien préparé, et j'ai beaucoup travaillé cela durant mes entraînements pour être prêt le jour J.

L’alimentation joue un rôle clé sur un ultra de plus de 160 km. Quelle est ta stratégie nutritionnelle pendant la course, et quels produits Tā Energy t’accompagnent ?
Toutes les 50 minutes, je prends un gel Tā, une flasque d'eau et une flasque d'électrolytes tout au long de la course. Aux ravitaillements, je consomme des capsules de sel minéraux et des électrolytes. Puis, toutes les 15 à 20 minutes, je prends une gomme énergétique également pour varier les saveurs et la texture. Je profiterai du gros ravitaillement pour m'alimenter avec un sandwich.
On en a parlé avec Mathieu, le soutien de l'entourage joue souvent un rôle clé dans les moments difficiles. Quelle place occupent-ils dans ta préparation et ton équilibre pendant le cours ?
Sur cet événement, ma femme ainsi que de nombreux amis seront présents, et cela me fait énormément plaisir de savoir qu'ils seront là pour m'encourager. N'étant pas réunionnais de base, cela me touche particulièrement de sentir que les réunionnais me portent dans leur cœur. J'ai énormément de monde derrière moi qui me soutient, notamment mes amis réunionnais et mes amis de l'armée.
Je reçois de nombreux messages de soutien, et savoir que mes amis de l'armée, de La Réunion, ainsi que ma famille seront présents lors des ravitaillements et durant toute la course, sur mes six points de ravitaillement, est une véritable source de motivation.
Quelle stratégie envisages-tu pour gérer et traverser les moments les plus difficiles de la course ?
Ayant été militaire, j'espère que cette expérience m'aidera mentalement. Il y aura sûrement des moments de doute, et ce sera difficile compte tenu de l'intensité et de la vitesse que nous allons devoir maintenir, c'est certain. Mais il faut mettre le cerveau sur off, forcer, continuer et serrer les dents. Et bien sûr, toujours garder le sourire, penser positivement. Je suis persuadé que cet état d'esprit aide à surmonter les moments difficiles et à se remobiliser rapidement.
Une fois la ligne d’arrivée franchie, quelle est la première chose que tu voudrais faire, ou simplement savourer ?
Manger des frites ! Non, je rigole ! Je veux profiter de l'ambiance, de ma femme, de mes amis. Nous serons parmi les premiers à arriver des courses du Grand Raid, donc j'ai vraiment hâte de profiter de l'ambiance une fois la ligne d'arrivée franchie !
Pour conclure, quel est ton objectif principal pour cette édition de la Diagonale des Fous ?
Pour le temps, avec les 4 km supplémentaires, je ne peux pas donner de temps exact, mais en termes de classement, je vise le podium.
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Bonne chance à eux !
Photos : Gabriel Madie

