Tu viens de boucler le marathon de Valence en 2h07'45, que penses-tu de ta performance sur ce parcours ?
Honnêtement, je ne sais pas si c'est mon côté un peu trop compétiteur, mais c'est vrai que j'aurais aimé être plus proche d'un petit 2h07 ou même un gros 2h06. Donc oui, c'est un peu frustrant. Mais d'un autre côté, ça reste une vraie étape et un record personnel amélioré de 3 minutes. Ça avance… pas toujours aussi vite que je le voudrais, mais ça avance. Et sur une distance comme le marathon, il faut apprendre à être patient. C'est ce qu'on me répète souvent, alors j'essaie de l'intégrer et de me dire que c'est normal.
Au final, cette frustration m'a motivée. Quand je ne suis pas totalement satisfait, j'arrive à transformer ça en énergie pour m'entraîner encore plus fort. À chaud, je ne suis pas encore satisfait à 100 % de ma performance, mais peut-être qu'avec un peu de recul, je finirai par l'être.

Comment s'est déroulée ta préparation en amont de Valence ? T'es-tu entraîné spécifiquement pour ce cours ?
J'ai environ 3 entraînements par semaines, pour un total d'environ 180 km par semaine, et jusqu'à 210km sur les grosses semaines. Je varie beaucoup mes séances. Sur une semaine type, j'ai généralement :
une sortie longue spécifique marathon,
une ou deux séances sur piste ou sortie trail en nature,
de la musculation,
footing long
et des séances de 2000 m.
Comparé à d'habitude, je me suis préparé sur une période plus longue, avec un volume kilométrique très constant chaque semaine. L'objectif n'était pas nécessairement de créer de gros piques de charge, mais plutôt de rester régulier tout au long des trois mois de préparation.
As-tu vu une progression ou un point positif dans ta course cette année malgré ta frustration ?
Oui, clairement. Je note quand même une amélioration par rapport à mon marathon de Valence d'il y a deux ans. À l'époque, j'avais explosé en tournant à 3'45/km et j'avais perdu presque trois minutes. Alors que cette année, sur l'édition 2025, j'ai craqué beaucoup plus tard, à 3'15/km, et je ne perds qu'une trentaine de secondes.
Donc même si je n'ai pas obtenu le chrono que j'espérais, je réalise tout de même une belle course, avec une progression nette par rapport à ma participation précédente.

Y a-t-il un passage du marathon où tu as dû puiser plus profondément, mentalement ou physiquement, pour rester dans le rythme ?
Étonnamment, je n'ai pas eu de très bonnes sensations, surtout en comparaison avec ma préparation. J'ai rapidement senti que la course allait être longue. On dit souvent qu'il faut se sentir confortable jusqu'au 30ᵉ kilomètre, mais de mon côté, je ne l'étais déjà plus vraiment.
À ce moment-là, je me suis dit que ça allait être très long. J'ai tenu jusqu'aux 39ᵉ et 40ᵉ kilomètres, mais les deux derniers ont vraiment été les plus difficiles. C'est là que j'ai dû puiser profondément pour ne pas décrocher.
Comment as-tu surmonté ces kilomètre de difficulté ? Penses-tu à quelque chose en particulier ?
J'avoue que dans ces moments-là, mon corps me crie d'arrêter, et l'idée me traverse plusieurs fois l'esprit. Mais il faut vraiment prendre les choses kilomètre après kilomètre. Je pense à tous les entraînements que j'ai faits pour en arriver là, à toutes les personnes qui se sont déplacées pour me voir et me soutenir. Et tu te dis que tu n'as pas le droit de lâcher, alors tu t'accroches et tu essaies de tenir quoi qu'il arrive jusqu'à la ligne d'arrivée.
Honnêtement, c'est l'une des douleurs les plus difficiles que j'ai pu ressentir. Je serais même incapable d'expliquer comment on réussit réellement à tenir jusqu'au bout.

Comment as-tu intégré les produits Tā Energy dans ta préparation et dans ta stratégie nutritionnelle le jour J ?
J'ai utilisé un apport glucidique plus important pendant cette préparation afin d'habituer au maximum mon corps à s'alimenter pendant l'effort.
Le jour J, je m'étais fixé entre 80 et 90 g de glucides par heure. Concrètement, je prends deux gels par heure, accompagnés en continu d'une boisson isotonique. Avec la chaleur, l'hydratation jouait un rôle essentiel, donc maintenir ce combo gels + iso m'a vraiment permis de rester régulier et d'éviter les coups de moins bien.

Après un tel effort, comment gérer votre récupération ? As-tu une petite routine d'après-cours ?
Justement, je suis quelqu'un qui a du mal à m'arrêter et à mettre mes entraînements sur pause pour prendre du temps pour moi. J'aime vraiment progresser et évoluer.
C'est pour ça que je planifie mes vacances juste après la course et je pars d'ailleurs au Maroc demain. Comme ça, je n'ai pas le choix, je me pose vraiment, je fais une vraie coupure et je prends du temps pour moi afin de repartir en forme en janvier !
Après un tel chrono, quels sont vos objectifs pour la suite ?
Pour le moment, je n’ai pas encore de plan précis pour 2026. L’objectif principal était d’abord de terminer ce marathon de Valence dans les meilleures conditions possibles.
Pour la suite, il y aura peut-être un semi-marathon en mars, et ensuite il faudra faire un choix en fonction des Europe, et peut-être encore Valence 2026... Tout est encore à planifier avec mon coach.
Mais je garde bien en tête mon objectif majeur : décrocher une qualification en marathon pour les Jeux de 2028 !
